Critiques et extraits de presse
Claude AUMON
RONDE ET BLEUE COMME L’EMOTION
Jacques Brouail a définitivement fini de se chercher. Passée, l’époque où le ferronnier d’art travaillait de coupants et chevaleresques outils ; celle, aussi, où l’absolu besoin de montrer l’obligeait à cheminer sur la voie étroite du vrai figuratif – les « poissons » - les « voiliers » - voire d’un symbolisme d’évidence, au trop facile décryptage. Le lent mûrissement qui l’a vu abandonner peu à peu les arêtes vivement tranchées, les constructions superposées, et les angles aiguës- contrepoint à des envolées baroques du métal, l’a tout naturellement conduit à considérer l’émotion comme partie intégrante de la création, non comme suggestion de celle-ci.
Il en résulte, et c’est la formidable beauté de la quasi- totalité de ses œuvres, une sérénité fascinante et rassurante, ronde et polie, jouée sur toute la gamme des tonalités de l’acier chauffé à la flamme, du bleu électrique jusqu’à des rougeoiements secrets. Loin des heurts et des confrontations, le métal n’est plus que miroir, tranquillité, la passion toujours retenue au bord de l’aveu s’exprime en se démultipliant à l’infini… la sculpture de BROUAIL est un perpétuel hymne d’amour aux siens, à sa famille…
… une sorte de livre ouvert aux pages mises dos à dos, voyage de la vie à la mort, de la mort à la rédemption, de la rédemption à la vie…
Parcours initiatique, BROUAIL devait forcément, un jour, arriver à cette plénitude, qui, ce n’est pas un hasard, coïncide avec un succès qui dépasse maintenant les frontières nationales, fait de lui « l’invité d’honneur» de moult salons, et fait grimper sa cote en même temps que les superlatifs qui entourent ses expositions.
Sans se payer de mots, disons que le regard suffit …
Claude AUMON
Journaliste de Presse